Neuf OBNL sur dix présentent leur action au grand public d’une manière ou d’une autre. Une sur deux trouve cette étape difficile. Elles sont particulièrement mises à l’épreuve lorsqu’il s’agit de concilier collectes de fonds et rapports d’impact. Voici les principaux résultats révélés par une étude de la Zewo basée sur une enquête représentative menée auprès de 244 œuvres de bienfaisance.
Si les OBNL récoltent plus de dons lorsqu’elles parlent des actions qu’elles souhaitent mener, elles ne reçoivent pas plus de fonds de la part des foyers privés lorsqu’elles présentent le rapport des actions qu’elles ont effectivement menées. Voici ce qui ressort de l’étude Zewo « Faites une bonne action et parlez-en ».
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Les donateurs institutionnels portent un intérêt plus ou moins grand à l’impact des OBNL. Ce sont les institutions privées telles que les fondations donatrices, les structures de collecte ou les entreprises qui montrent le plus grand intérêt. Lorsque les montants en jeu sont plus conséquents, l’accès au financement peut dépendre du fait que l’OBNL dispose ou non de rapports sur l’impact de son travail. En revanche, face aux autorités publiques, les OBNL présentent principalement les actions qu’elles souhaitent mener. Les organisations qui doivent avant tout rendre compte des actions qu’elles ont effectivement menées sont celles qui travaillent dans le domaine de l’aide au développement.
Les faits complètent les histoires
Face au grand public, les OBNL aiment utiliser des supports divertissants pour parler de leurs actions. Elles montrent aux donatrices et donateurs l’impact de leur engagement à l’aide d’histoires vraies, de portraits ou de reportages menés lors de visites sur place. Beaucoup complètent ces éléments à l’aide de chiffres, de données, de statistiques ou encore d’une description de leurs projets. Pour ce qui est des rapports avec les institutions privées et les pouvoirs publics, les OBNL misent plutôt sur une communication informative avec des rapports de projets ou d’évaluation.
Renforcer leur réputation
La plupart des OBNL se chargent elles-mêmes de parler de leur impact. Cela leur permet en premier lieu de renforcer la confiance du public dans leur action et dans le secteur des OBNL. De plus, elles encouragent ainsi, au sein même de l’OBNL, une réflexion et une action toutes deux axées sur les résultats. Cela ne garantit qu’en partie une aide financière plus importante. Toutefois, les OBNL disposent d’exigences différentes quant à l’évaluation de leur impact. Une OBNL sur trois n’évalue pas l’impact de son engagement. Souvent, cela s’explique par un manque de ressources. Une OBNL sur quatre rend compte de son impact sans même l’avoir évalué. Ces organisations mettent en péril leur réputation plus qu’elles ne la renforcent.
Potentiel d’amélioration
Au vu de ces éléments, il n’est pas surprenant que les OBNL éprouvent des difficultés à concilier collectes de fonds et rapports d’impact. Deux OBNL sur trois sont ouvertes aux offres qui leur permettraient de présenter efficacement au public leur impact. En outre, les OBNL affichent un intérêt pour les directives de bonnes pratiques ou les exemples de meilleures pratiques.
49 pour cent de taux de réponse
Dans son étude, la Zewo s’est intéressée en premier lieu à la communication des OBNL certifiées récoltant des dons en Suisse, ainsi qu’à l’impact de cette communication. Sur les 495 OBNL, 244 ont participé à l’enquête menée du 4 au 22 mars 2019.